Achille Arene & Aurore Gam de Pembroke
La tête sortie de l’eau
2023
Pouvez-vous expliquer le message véhiculé par votre œuvre :
La jeune génération est abreuvée de messages catastrophistes voire apocalyptiques en lien avec les crises climatiques et de la biodiversité. Nous avons vu dans cette BD l’opportunité de proposer, en image, un futur réaliste, mais enviable et plein d’espoir.
En premier lieu, si l’on aborde d‘un point de vue pratique notre bande dessinée, nous avons voulu montrer la part importante des techniques et technologies mises en place pour s’adapter au réchauffement climatique. Les bâtiments seront faits de matériaux biosourcés et misant sur une augmentation de l’albédo des surfaces. L’énergie solaire sera intégrée dans les plans de construction ou de rénovation des logements, tant dans la disposition radiale des immeubles que par la maximisation de l’espace accordée aux panneaux solaires. Ils présenteront une isolation de qualité, limitant le caractère de passoir thermique et donc la consommation énergétique des habitants. Cette limitation de la consommation passe aussi par l’adoption de gestes écologiques simples, comme débrancher les appareils non utilisés ou éteindre les radiateurs et le wifi. Pour ce qui est de la gestion des déchets, des bennes de recyclage seraient intégrées à tous les bâtiments et reliées à chaque étage par des tuyaux, ce qui favoriserait le tri sélectif rarement effectué, notamment dû au manque de motivation des populations à se déplacer jusqu’aux poubelles de tri. Pour les transports, une grande part du réseau routier urbain serait réservée aux vélos, et le passage à l’électrique aura été effectuée, dans la mesure du possible. Une démocratisation du covoiturage pour les trajets courts et le réflexe de prendre le train seront acquis, notamment grâce à l’instauration des TTR (temps de trajet responsable) par les entreprises pour inciter les gens à opter pour le train pour les grandes distances.
En termes de mentalité, nous espérons que la société aura adopté des réflexes de modération et de sobriété dans ses habitudes alimentaires, culturelles ou énergétiques. Cela se transcrirait notamment par la démocratisation du télétravail, ou, par exemple, par le réflexe acquis de moins participer à la fast fashion et consommer des vêtements neufs, davantage de seconde main, ainsi que le recyclage des vêtements dans les bennes. Par ailleurs, l’instauration des consignes sur certains achats (bouteilles de verre dans l’exemple) permettrait de limiter les déchets générés et favoriser le recyclage. Les circuits courts de commercialisation seront favorisés, parallèlement à une diminution de la quantité de nourriture d’origine animale. Nous avons envisagé des espaces partagés sur les toits pour sensibiliser à la biodiversité, faire du jardinage et tenter au maximum d’atteindre l’indépendance alimentaire en légumes frais par immeuble. Enfin, nous espérons que les pays se mobiliseront pour aussi adresser les problèmes sociaux des crises, comme l’arrivée de migrants climatiques.
Y a-t-il un élément, situation… présentée dans votre œuvre que vous aimeriez vivre ? :
Le cadre d’une société avec un réchauffement climatique stabilisé nous a permis d’imaginer de nombreux changements dans nos quotidiens qui, en plus d’être responsables, favoriseraient notre épanouissement personnel.
Tout d’abord, des cours d’écologie et d’histoire de l’écologie de l’école jusqu’au lycée nous aideraient à nous positionner dans le vivant en tant que membre d’un tout et ainsi de mieux comprendre notre dépendance aux équilibres naturels. Cette approche humble et pleine de sens pourrait inspirer les générations futures à adopter un mode de vie plus harmonieux et proche de la nature.
Les jardins de toit sur les bâtiments collectifs est aussi un élément qui nous rend enthousiastes ! En plus de créer du lien social, ils créent une proximité avec la nature et familiarise avec les travaux manuels.
De même, des marchés locaux de produits frais bien ancrés dans les mœurs rythmeront nos quotidiens et nous rapprocheront des artisans et commerçants. Ce mode de commercialisation participerait à créer un sentiment de proximité avec son terroir.
Finalement, le développement de l’investissement citoyen dès le plus jeune âge nous impliquerait dans la vie en société et exacerberait notre sentiment d’engagement citoyen et de responsabilité.